Au printemps, comme chaque année depuis sept ans, c’est la course sponsorisée à l’école des filles. Et, moi, chaque fois, je fais ma course personnelle pour prendre les plus belles photos et les livrer le plus rapidement possible.
Cette année, j’ai ajouté un nouvel outil de développement à mon carquois de photographe, un outil à la mode, qui utilise l’intelligence artificielle pour accélérer le processus.
Il faut dire que, un peu comme dans un mariage, lorsqu’on a pris près de 2000 photos en quelques heures, le temps du tri est un peu long. S’il fallait tout développer à la main, on y passerait des heures, voire des journées entières.
Mon frère venait de ma parler de Imagen AI, j’ai donc tenté l’expérience.
Après avoir téléchargé l’application, tout se fait assez simplement. Les 1000 développements gratuits permettent de mettre la main à la pâte sans risque financier.
J’ai alors trié mes photos, prises principalement en rafales, ce n’était donc pas très ardu de réduire considérablement le nombre à l’arrivée et ai « proposé » les 250 restantes à l’analyse de l’AI d’Imagen.
Deux possibilités sont proposées :
- Étalonner environ 3000 photos personnelles pour définir son propre style
- Utiliser un preset existant.
Le système demandait plusieurs heures pour définir mon style, j’ai laissé sa création en tâche de fond et ai utilisé un preset existant. Il y a relativement peu de propositions et elles sont toutes ou presque dédiées au photographe de mariage. Le public cible de l’application est bien défini. Comme j’avais des photos de personnes, ce n’était pas un problème. J’ai donc sélectionné celui qui me convenait, fermé mon catalogue Lightroom, indiqué à l’application quelles photos elle devrait traiter, ajouté les options « Redressage » et « Rognage » et ai attendu… À vrai dire, pas tant que ça, en moins d’une demi-heure, toutes les photos étaient développées, et prêtes dans Lightroom à être visionnées, imprimées ou à être développées dans une étape supplémentaire. L’historique indique simplement que Imagen est passé par là et en un clic de souris, je peux annuler son travail. Simple, pratique, efficace !
Comme je ne m’arrête pas au côté magique de l’opération, j’ai ouvert le développement d’une photo pour y découvrir ce qui était appliqué :
- un masque sur le sujet avec quelques réglages légers
- un réglage simple de la photo (ressemblant à un Tout automatique)
- pas de structure ni de clarté
- un redressage si nécessaire
- un rognage pour recentrer sur le sujet, pas toujours efficace
Le tout en un temps record et de manière autonome.
Puis, j’ai réfléchi… pourrais-je avoir un flux de travail approchant sans utiliser une application tierce et payante ?
Finalement, le développement et l’application d’un réglage défini sur le sujet de n’importe quelle photo peut se faire dans Lightroom : développer juste une photo et appliquer ce réglage à toutes les autres.
Toutefois, le recadrage automatique et le redressement de l’horizon ne peut pas – à ma connaissance – être appliqué à toute une série de photos automatiquement. Lightroom se contentera seulement d’appliquer la correction d’inclinaison ou de géométrie de la première photo à toutes les autres.
Il y a donc une belle automatisation qui fera énormément gagner de temps à ceux qui ont besoin de rendre beaucoup de photos rapidement ou qui refusent de passer des heures derrière un ordinateur. Le résultat est semblable pour toutes les images, ce qui donne une certaine uniformité pour un travail spécifique. Rien n’empêche ensuite le photographe d’apporter une touche artistique sur l’une ou l’autre photo. Tout se passe de manière transparente dans Lightroom, il n’y a pas de fichier additionnel ou d’exportation, ce qui est une excellente chose.
Pour qui travaille à l’heure, les 5 ct demandés pour chaque photo (+ 2 pour le recadrage ou le redressement) sera une excellente opération financière.
Pour en revenir à mes images de course, cela m’a permis d’investir le temps gagné à un classement plus précis des photos, pour ce que les parents retrouvent rapidement celles de leur enfant. Le résultat est excellent et je n’ai pas continué le développement sur 95 % des photos. Je risque d’utiliser ce système pour les quelques occasions dans lesquelles je traite un nombre important d’images.
Pour les autres, je retiendrai l’idée d’appliquer un traitement uniforme à toutes les images pour commencer le travail, puis à les terminer à la main.
En écrivant cet article, j’ai repris quelques images que je n’avais pas encore développées et j’ai demandé à Imagen AI de les traiter avec le profil créé sur base de mes 3000 images. Le résultat est bon, assez ressemblant à ce que j’ai l’habitude de produire. J’ai profité d’utiliser la réduction de bruit assistée par l’intelligence artificielle proposée par la dernière version du logiciel. Le résultat est assez impressionnant, surtout pour les portraits pris à 12 800 ISO.
Qu’en pensez-vous ?
