Ce samedi matin, je me suis réveillé à 6h, reposé, prêt pour une longue journée libre, ce qui arrive assez rarement. Du coup, malgré la fin de nuit un peu nuageuse, j’ai emporté mon unique appareil photo pour cette période et je me suis dirigé vers la grande plage.
Nuages et lumières se battaient encore pour savoir qui aurait le dessus. Les premiers semblaient avoir remporté une manche décisive quant, à grands renforts de chauffage solaire, la lumière a remporté la victoire, embrasant le ciel de douces couleurs rosées… Un samedi matin tout en douceur, en nuance, paisible et tranquille.
Sur la plage, quelques coureurs, quelques maîtres promenant leurs chiens… et une tortue qui était là depuis bien longtemps, impassible, imperturbable, crachant son eau régulièrement quelques soient les lumières et les affres de la météo.
Pour la photo, il fallait un peu ruser : les belles couleurs n’étaient pas directement au-dessus du lac. Elles venaient au-dessus des arbres et de la colline de Cheseaux. Ce n’était donc pas le cadre idéal. En prenant la tortue en premier plan et en décidant de figer le filet d’eau, le fond est comme flouté, atténuant les formes pour ne garder que les couleurs.
Afin de me recentrer sur la photographie et laisser l’aspect matériel de côté, j’ai choisi de me limiter avec l’utilisation d’un seul appareil depuis le mois d’août jusqu’à la fin de l’année, le Fujifilm X100V, un compact expert, avec un capteur APS-C et un objectif 23mm.
Pour cette photo, j’ai utilisé une grande ouverture (ici f/2), ce qui donne également une vitesse plus rapide. Au vu de la photo sur grand écran, j’aurais pu ouvrir un petit peu moins, afin d’avoir une plus grande plage de netteté, sur les murets par exemple.
Au post-traitement, il n’y avait pas grand chose à faire, la photo présentait déjà tous les éléments désirés. Je l’ai recardée en 16/9, pour diminuer la zone floue en bas de la photo et donner un aspect plus dynamique. J’ai également dénaturé la tortue pour la faire ressortir du fond, tout en lui ajoutant un peu de contraste.
En photographie, il y a les éléments que l’on maîtrise, ceux que l’on apprivoise et celui, peut-être le plus important, que l’on développe, toujours à l’affût : le regard.